Histoire… de la chorale
C’est Jacqueline Perrier qui a fondé la chorale, il y a plus de cinquante ans à Richebourg.
Au tournant de l’année 2000, un petit noyau de chanteurs se rassemble régulièrement à Orgerus.
Dominique Graille, animateur liturgique à l’église d’Orgerus propose à ce groupe de venir renforcer la chorale Cécilaria. Dans une période difficile pour Jacqueline, il contribue à maintenir le rythme des répétitions et les participations aux messes.
En 2005, Dominique Graille prend la responsabilité de la chorale Cécilaria.
Il poursuit alors avec la chorale, le travail de rénovation du répertoire de chants liturgiques déjà engagé à Orgerus.
De la musique liturgique… Entretien avec Dominique Graille
Quelle place occupe la musique liturgique dans votre vie ?
J’ai connu la période d’après Vatican II, durant laquelle, la musique de « notre temps » a pris une place importante par le fait que la liturgie sollicite beaucoup l’assemblée chantante. C’est à cette époque que nous découvrions les compositeurs ou chanteurs qui consacraient leur création musicale à la musique liturgique. Qui n’a pas entendu parler de Lucien Deiss, John Littleton, Jo Akepsimas, JP Lécot, J Gélineau, J Berthier/D Rimaud…
En fait, la musique au sens large, occupe une place importante dans ma vie car j’ai d’abord pratiqué le violon durant de nombreuses années, puis j’ai rejoint en 1985, le chœur de l’American Church in Paris. En 2008, j’ai eu la possibilité d’entrer au pupitre des basses de la Maîtrise de la Cathédrale de Metz. En juin 2014, j’ai rejoint l’ensemble Les Harmoniques de Versailles.
Ces expériences ont été très formatrices dans la connaissance d’œuvres du Grand Répertoire de Musique Sacrée mais aussi dans la découverte et la pratique des techniques vocales.
La musique sacrée occupe une part essentielle du répertoire musical au cours des siècles et la musique liturgique est sans doute la forme la plus « inculturée » des tendances musicales du moment dans la messe. C’est une musique que toute assemblée peut aborder et pratiquer facilement. Je n’imaginerais pas une célébration liturgique sans une forme ou une autre de musique liturgique. C’est une manière d’accéder à la prière et au sens profond des sacrements, par l’émotion, les sens et le partage. Une assemblée très investie dans le chant d’un hymne, n’est ce pas quelque chose de beau ? Dans une célébration, la musique liturgique, mais aussi l’authenticité et l’architecture des lieux, la décoration murale et florale, la qualité de la proclamation des textes (et plein d’autres détails…) sont autant d’éléments qui contribuent à élever l’expression et le partage de notre foi.
Dominique, vous animez la chorale Cécilaria depuis 2005. Quel sens donnez –vous à cet engagement ?
Il y a souvent dans la vie, des situations inattendues, dans lesquelles nous percevons que nous pouvons apporter notre petite contribution à une œuvre commune. C’est cela qui m’a poussé à m’engager dans cette mission dans le but de rendre nos célébrations dominicales plus belles. Il y a de très beaux chants, certains ont traversé le temps, d’autres vivront le temps d’une génération ou même moins. C’est une source de richesse de les connaître par les textes ou les phrases bibliques qu’ils portent et qu’ils nous font découvrir ou re-découvrir, mais aussi par la mélodie qui s’inscrit en nous et nourrit notre « vie intérieure ».
Chacun peut trouver la place qui lui convient dans la liturgie. Pour ma part, c’est celle-là que j’ai trouvée.
Comment choisissez-vous le répertoire que la chorale apprend ?
En fait, je suis à l’écoute de ce que ma vie au quotidien me fait rencontrer. Ensuite, je décide si tel ou tel chant présente un intérêt musical et biblique. C’est à cette étape, forcément un choix personnel, qui n’est pas nécessairement partagé par tout le monde.
- Cela peut être la découverte d’un chant entendu dans une autre paroisse.
- Je me tiens aussi au courant des nouveaux et nombreux enregistrements qui ne manquent pas d’être publiés chaque année.
- Il y a aussi dans le diocèse des Yvelines la Pastorale Liturgique et Sacramentelle que le Père Loïc Belan anime. Plusieurs fois par mois, un groupe de chantres se réunit pour proposer des nouveaux chants. Le groupe vote pour retenir une vingtaine de chants parmi les propositions. Ensuite, chaque année, lors de l’après-midi « Répertoire », des chantres du Diocèse se rassemblent pour constituer un chœur et enregistrer cette sélection de chants liturgiques.
- Et puis, il ne faut pas oublier l’émission Chants et Liturgie du dimanche matin sur Radio Notre-Dame. Il faut être matinal pour l’écouter puisque l’émission est diffusée de 7h à 7h30. On peut y découvrir des petits joyaux.
J’observe qu’actuellement, ce sont surtout les Communautés religieuses ou charismatiques qui sont les plus créatives et prolifiques. Dans ce foisonnement, il faut évidemment faire le tri. J’attache beaucoup d’importance à la beauté musicale de la mélodie et la facilité à mémoriser cette mélodie. Tout le monde ne lit pas la musique. Il est donc essentiel que l’écriture musicale permette cette mémorisation.
Par ailleurs, le Père Dominicain André Gouzes, avec la Liturgie Chorale du Peuple de Dieu, apporte un renouveau certain dans les chants psalmodiés et la mise en musique des psaumes. C’est une expression musicale qui revient, un peu comme un retour aux sources.
Enfin, j’ai eu beaucoup de joie à adapter les textes de certains Christmas Carols anglais pour la célébration de la Nuit de la Nativité.
Et qu’est ce qui vous guide dans le choix des chants d’une messe dominicale ?
Je tente de respecter quelques principes simples :
- choisir les chants de sorte que leur texte soit en rapport avec le temps liturgique dans lequel le dimanche s’inscrit mais aussi avec les textes liturgiques du dimanche concerné,
- choisir un Kyriale cohérent avec le temps liturgique du dimanche, mais aussi homogène du Kyrie à l’Agnus Dei. Le Kyriale est un peu la charpente de la célébration. Il est donc important que cette continuité soit perçue, car la messe est par essence, source d’unité.
- reprendre sur plusieurs dimanches successifs un chant nouveau, afin que l’assemblée puisse se l’approprier rapidement.
Saint Augustin a dit : « Qui bien chante, deux fois prie. »
Que la musique liturgique puisse rendre nos prières plus belles et notre Foi plus forte.